actualités & événements
retour à toutes les nouvelles
Website Covers 12

Transparence salariale : affinez votre modèle d’analyse pour garantir conformité et équité

accéder au replay
Transparence salariale 2026

Affinez votre modèle d’analyse pour garantir conformité et équité

La directive européenne sur la transparence salariale entre dans une phase décisive. À l’approche de 2026, les entreprises doivent désormais se préparer à produire des indicateurs fiables, expliquer leurs écarts de rémunération et démontrer l’objectivité de leurs pratiques. Lors de notre dernier webinar, Pedro Montoya, cofondateur d’Optima RH, est venu partager une vision claire et opérationnelle des défis à anticiper, ainsi qu’une démonstration de l’outillage nécessaire pour piloter efficacement ce chantier.

Un cadre réglementaire exigeant qui impose méthode et précision

Lors de ce troisième épisode consacré à la transparence salariale, nous avons rappelé les fondements : sept indicateurs légaux, dont le désormais célèbre « indicateur 7 » portant sur les catégories de travailleurs, au cœur des futures obligations.

Si les six premiers indicateurs sont relativement classiques (écarts moyens et médians, analyse du variable, répartition par quartile…), le septième constitue un bouleversement. Il exige en effet de regrouper les collaborateurs dans des catégories homogènes, définies selon des critères objectifs et non sexistes. Ces catégories devront ensuite servir de base à l’analyse fine des écarts non justifiés.

Pedro Montoya l’a rappelé : « sans outil, il sera très difficile de répondre aux exigences de transparence salariale ». L’exercice nécessite des données fiables, consolidées, tracées et exploitables statistiquement.

La clé de voûte : définir correctement les catégories de travailleurs

C’est le premier défi identifié. Aujourd’hui, les critères sont encore flous, mais quatre dimensions sont déjà confirmées : les compétences nécessaires, l’effort requis, le niveau de responsabilité et les conditions de travail. D’autres pourraient s’ajouter, notamment les compétences non techniques.

Définir ces catégories est un travail structurant, car elles doivent à la fois être :

  • cohérentes d’un point de vue métier,
  • suffisamment homogènes en termes de rémunération,
  • assez nombreuses pour communiquer des statistiques exploitables,
  • conformes à la future réglementation, incluant des seuils minimaux en hommes et en femmes.

Selon Pedro Montoya, « il faudra probablement au moins dix personnes par catégorie, dont trois hommes et trois femmes, pour garantir une analyse statistique valide et respecter le RGPD ».

Vers des modèles statistiques robustes pour expliquer les écarts

Une fois ces catégories définies, le second enjeu consiste à identifier les bons critères objectifs qui structurent réellement la rémunération dans la pratique. Il ne s’agit plus de se baser sur l’intuition RH, mais sur des données factuelles.

Optima HR propose ainsi un moteur statistique capable de :

  • tester différents ensembles de critères (diplôme, ancienneté, performance, poste, compétences…),
  • mesurer dans quelle mesure ces critères expliquent réellement les rémunérations observées,
  • identifier la part d’écart « justifiée » et surtout la part « non expliquée »,
  • repérer les cas individuels à risque.

L’objectif réglementaire est clair : limiter à 5 % maximum les écarts non justifiés entre les hommes et les femmes. Les entreprises devront donc démontrer pourquoi un écart existe, et sur quels critères objectifs il repose.

Des données fiables et des processus RH alignés : une condition indispensable

L’analyse statistique n’est fiable que si les données sont solides. Et c’est là que de nombreux défis organisationnels apparaissent :

  • notes de performance peu objectivées,
  • fichiers Excel pour les révisions salariales,
  • décisions managériales parfois discrétionnaires,
  • parcours individuels mal tracés,
  • processus de recrutement qui créent des écarts dès l’embauche.

Pedro Montoya insiste : « beaucoup d’écarts se créent à l’entrée dans l’entreprise ». Une mauvaise négociation à l’embauche peut générer des écarts qui ne seront jamais rattrapés, et qui deviendront problématiques lors des demandes de transparence individuelles.

C’est pourquoi les organisations devront revoir leurs processus RH, documenter leurs décisions et tracer les informations dans leur SIRH. Les intégrations techniques, notamment avec SuccessFactors, deviennent essentielles pour fiabiliser les analyses.

Identifier les cas individuels sensibles et préparer les justifications

OptimaHR permet d’identifier les personnes situées largement au-dessus ou en dessous du salaire « théorique » issu du modèle. Ces situations nécessitent une analyse humaine, car certains écarts sont légitimes (expertise rare, recrutement stratégique, contexte marché) tandis que d’autres révèlent des anomalies (embauche sous-payée, absence d’évolution, biais managérial).

Documenter ces situations fait partie intégrante de la préparation à la directive. Demain, chaque collaborateur pourra demander où il se situe par rapport à ses pairs. L’employeur devra être en mesure de justifier les écarts.

Construire un plan d’action salariale réaliste et aligné avec la réglementation

Une fois les écarts identifiés, les entreprises doivent estimer le budget nécessaire pour revenir sous le seuil des 5 % d’écarts non justifiés par catégorie de travailleurs.

Les montants peuvent être importants. L’outil d’Optima RH permet de :

  • calculer le budget total pour corriger l’ensemble des écarts,
  • simuler différents niveaux d’investissement,
  • optimiser l’allocation des enveloppes disponibles,
  • prioriser les augmentations ayant le plus d’impact sur les indicateurs.

L’objectif n’est pas de tout corriger du jour au lendemain, mais d’engager une trajectoire claire, budgétée et documentée.

Ce qu’il faut retenir pour aborder 2026 avec sérénité

Trois priorités se dégagent de ce webinar :

  1. Définir vos catégories de travailleurs à partir de critères objectifs, cohérents et documentés.
  2. Identifier les critères qui structurent réellement vos rémunérations, à l’aide d’un modèle statistique confronté à vos données.
  3. Mettre en place un plan d’action réaliste, intégrant corrections salariales, gouvernance RH, traçabilité et évolutions de processus.

La directive sur la transparence salariale va profondément transformer les pratiques de rémunération. Les entreprises qui s’y préparent dès maintenant auront un avantage stratégique : conformité maîtrisée, équité renforcée, confiance accrue des collaborateurs et une meilleure attractivité sur le marché de l’emploi.

Vous souhaitez en savoir plus ?

Prenez rendez-vous avec nos experts afin d'échanger autour de votre politique de transparence salariale, selon votre contexte !

Découvrez aussi le reste de notre websérie au sujet de la transparence salariale.

A propos de nos experts

Julien Craeynest est consultant RH chez Arago, spécialiste des problématiques SIRH et Comp & Ben. Son expertise technique et organisationnelle lui permet d’accompagner les entreprises dans la mise en conformité et l’optimisation de leurs pratiques de rémunération.

Julien Craeynest

Pedro Montoya est co-fondateur de la solution OptimaHR, et product manager du module trnasparence salariale dans cette même solution.  Sa connaissance approfondie des enjeux stratégiques et opérationnels liés à la masse salariale et à l'analyse des données permettent de simplifier le pilotage et la simulation des effectifs de la masse salariale, et d'optimiser votre politique de transparence salariale.

Vincent Beaupérin 1

FAQ

La directive s’applique-t-elle uniquement au secteur privé ?

Non, elle concerne aussi bien le secteur privé que le secteur public dans les 27 pays de l’Union européenne.

L’ancienneté est-elle considérée comme un critère objectif ?

Oui, l’ancienneté est reconnue comme un critère objectif dans l’analyse des écarts de rémunération.

Que faire si chaque poste est unique dans une PME ?

Même dans les petites structures, il est possible de regrouper des postes de même valeur selon des critères objectifs comme le niveau de diplôme, l’expertise ou la responsabilité, indépendamment des intitulés de poste.

La convention collective suffit-elle pour justifier les écarts ?

Non. La directive demande un système de pesée analytique des postes propre à l’entreprise, en complément de la convention collective.

Quels sont les risques en cas de non-conformité ?

Les risques incluent des contentieux individuels ou collectifs, des sanctions financières, une perte de confiance des salariés et des difficultés à recruter ou retenir les talents.

La directive impose-t-elle des augmentations collectives ?

Pas nécessairement. Elle impose une transparence et une justification des écarts. Les entreprises peuvent choisir entre des augmentations ciblées ou générales selon leur diagnostic interne.

Si nous apportons dans un premier temps l'analyse est ce qu'en cas de contrôle cela peut nous aider à apporter la preuve de notre démarche ?

Effectuer une analyse des rémunérations et des écarts sera un passage obligé. C’est nécessaire mais néanmoins pas suffisant : la société devra également être en conformité avec les autres obligations inhérentes la directive (devoir d’information, etc…)

est-ce que la présence dans le poste depuis des années et être bénéficiaire des NAO donne le droit à un salaire plus élevé par rapport à une nouvelle embauche sur un poste similaire?

Oui, l’ancienneté est un critère objectif.

Si nous avons plusieurs types de directeur (DSI, DRH, Directeur financier, Directeur Com...), reste-t-qur la même valeur des postes ?

C’est là que se situe l’intèrêt d’une méthodologie de pesée de postes : elle permet de dépasser les titres de postes pour se concentrer sur l’impact de ces postes sur l’organisation, au moyens de critères objectifs pondérés. Il serait incorrect au regard de la directive de considérer que deux postes sont de valeur égale car ayant tous deux le titre de directeur.

Pour certains postes, la tension sur le marché du travail conduit à une revalorisation salariale. Comment intégrer cette réalité de l’offre et de la demande dans l’analyse des écarts de rémunération ?

Le traitement des fillières de métier en tension par le biais de grilles salariales ad hoc (exemple : grille spécifique pour les postes IT dont le médian est 10% plus élevé que le médian de la grille générale) est une solution possible.

Devra-t-on prendre en compte la rémunération réellement versée ou la rémunération contractuelle (par exemple comment traiter les collaborateurs en arrêt maladie avec des IJ, les collaborateurs à temps partiel, etc)

Très bon point, malheureusement il faudra attendre la transposition en droit national et les décrets d’application, la directive n’étant pas spécifique sur ce point.